• Hollande est insaisissable. C'est ce que beaucoup lui reprochent (Martine Aubry : "quand c'est flou..."). Pour la revue "Le Débat", il s'est expliqué devant Pierre Nora et Marcel Gauchet. Voici ce que j'en ai retenu :

     

    Le socialisme

     

    Quand Léon Blum évoque ce qui l'a rendu socialiste, il dit que c'est l'idée de justice qui l'a déterminé. Aujourd'hui, je poursuis cette idée de justice tout en assurant le destin d'une nation, pas n'importe laquelle, la France, dans le monde.

     

    Le socialisme est une idée qui a la vie dure. La question est de savoir ce que l'on met derrière ce mot. Il ne se résume pas à des instruments, une organisation ni à une doctrine économique. En revanche, il porte le mouvement de réduction des inégalités à l'échelle de la planète. Il s'incarne dans les partis qui, pour y concourir, acceptent la réforme afin d'assurer le progrès dans la durée.

     

    La mondialisation

     

    Peut-on construire le socialisme dans un seul pays ? La réponse a été apportée par l'Histoire et par les faits. Tout l'enjeu est de savoir si la gauche, plutôt que le socialisme, d'ailleurs, a un avenir dans le monde, ou bien si la mondialisation a réduit, voire anéanti, cette espérance, cette ambition, cette prétention, de telle sorte qu'il n'y aurait plus qu'un seul modèle et que les marges entre la droite et la gauche seraient tellement faibles que le vote des citoyens n'obéirait plus qu'à des logiques d'adhésion à des personnalités. Je le ne le crois pas. Je continue de penser que le clivage gauche-droite reste fondateur de la démocratie.

     

    Un autre monde est possible

     

    Une autre société, une autre Europe, un autre monde sont possibles, mais il faudra du temps, beaucoup de temps, et nous n'y parviendrons pas seuls. Mais est-ce un but dégradé, un optimum de second rang que de prôner le gradualisme? Je ne le pense pas.

     

    Social-libéral

     

    Le social-libéralisme? C'est le libéralisme sans la brutalité. le ne suis pas un libéral, dans le sens où la logique du marché devrait tout emporter. En revanche, j'admets dans certaines circonstances une politique de l'offre.

     

    Social et écologie

     

    Le social ne s'ajoute pas à l'écologie. Ils sont désormais confondus.

     

    L'insoumission

     

    Ce surmoi est toujours très fort. Il ne s'appelle plus communisme, mais «alterna- tive », «autre gauche » ou « insoumis ». Il est influent dans certains milieux universitaires ou militants qui considèrent que nous nous sommes perdus et que, de toute façon, l'enjeu n'est plus le pouvoir. (...) L'objectif est_d'entraver l'Etat, par tout moyen, selon la théorie du grain de sable. Non plus de contester ses réformes, mais de paralyser l'Etat. (…) Ce qui est nouveau, c'est le renoncement. Puisque le monde est devenu global, puisque les frontières entre droite et gauche s'effacent, alors changeons de terrain et recourons à l'obstruction. Cette tentation peut se retrouver sur le terrain syndical. Plutôt que de passer par la négociation pour chercher un compromis, mieux vaut bloquer, sans qu'il soit d'ailleurs besoin de mobiliser de gros effectifs pour parvenir à ce résultat

     

    Le Pacte de responsabilité

     

    En 2012, l'état du pays justifiait d'aider les entreprises pour redresser leur compétitivité. Ce fut le sens du pacte de responsabilité. Était-ce de droite, était-ce de droite ? C'était nécessaire et je l'ai fait.

     

    Les réseaux sociaux

     

    Or, aujourd'hui, les moyens d'information, les réseaux sociaux, font que les rapports des Français avec le pouvoir ont totalement changé. L'époque de la parole rare et jupitérienne, venant dénouer les conflits d'en haut, est révolue. Lors de chacun de mes déplacements, en France comme à l'étranger, je suis écouté, regardé, commenté en direct. De ce point de vue, le président est devenu un émetteur presque comme les autres.

     

    L'identité nationale

     

    Pour la droite, l'identité est défensive. Au nom de l'héritage chrétien et du creuset français. Pour la gauche, elle doit être positive. Montrer que la France, c'est une idée. Une idée qui a permis de rassembler des citoyens venant d'origines multiples, de parcours différents, de métissages, et qui ont formé une nation unie par des valeurs et un projet collectif.

     

    C'est ce bien commun que j'ai à défendre. La maison France.

     

    La fraternité

     

    La France que je porte est la France fraternelle. La liberté, l'égalité, chacun en connaît le sens. La fraternité est une invention que l'on redécouvre sans cesse. La fraternité ce n'est pas la générosité, ce n'est pas la solidarité, c'est le sentiment d'être ensemble, frères de destin. C'est ce qu'il y a de plus fort dans la République.

     

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