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    Dans l'Obs du 16 juin, l'économiste Daniel Cohen prend la défense de sa discipline et de ses confrères sur la ligne de la réserve scientifique. Le schéma est le suivant : les économistes sont des gens sérieux et donc ne prétendent ni avoir réponse à tout, ni être capables de prédire l'avenir. Mais ils sont capables d'analyser les causes de nos maux et de proposer des remèdes. Ce ne sont pas des prophètes, mais des médecins, en quelque sorte.

     

    Quant à lui, Daniel Cohen, qui se pose en économiste critique et hétérodoxe mais a quand même mis plus de cinquante ans pour s'apercevoir que la compétition entre individus et l'équilibre général n'étaient pas l'alpha et l'oméga des sociétés humaines, il juge sévèrement la politique de François Hollande et sait ce qu'il aurait fallu faire. Plutôt, ce n'est pas lui qui la juge,mais l'histoire (« ce président sera jugé sévèrement par l'histoire »). Il n'est pas prophète, mais il peut anticiper les jugements de l'histoire.

     

    Et s'il n'est pas non plus donneur de leçon, il sait ce qu'aurait été « la bonne politique » :

     

    1. « Laisser filer transitoirement les déficits publics », et

    2. « combler ceux-ci par la suite grâce à la croissance de l'emploi que vous auriez engendré ».

     

    Facile, non ? On se demande pourquoi cet incapable de Hollande n'y a pas pensé plus tôt ! Le journaliste de l'Obs (Pascal Riché) ose timidement une objection : « l'Union européenne interdisait le dérapage des déficits ». L'économiste Cohen a la réponse politique rapide : « C'est donc qu'on a mal négocié au début avec nos partenaires européens ». Il aurait suffi de montrer nos muscles à Angela Merkel et à Barroso puis Juncker... Hollande s'est sûrement dégonflé. Président du Conseil de Corrèze, promu de manière imprévue président de la République française, un Etat « en faillite », selon François Fillon, Premier ministre dudit Etat pendant cinq ans et qui ne savait probablement pas ce qu'il disait, il aurait été facile à Hollande, peut-être en s'appuyant sur les compétences de Daniel Cohen, de convaincre ses « partenaires européens » !

     

    La « recette » du docteur Cohen est pourtant vieille comme le monde : tenter de relancer l'économie par la dépense publique. C'est même elle qui, depuis des dizaines d'années, a conduit la France à l'état de faillite qui est le sien. A moins donc, de faire un dogme du déficit permanent et s'accroissant sans cesse, une sorte de croissance assise sur du crédit revolving au niveau de l'Etat, la « bonne politique » de Daniel Cohen est bel et bien de la poudre aux yeux.

     

    Non, Daniel Cohen n'est pas un prophète, c'est un docteur miracle.

     

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    Être heureux en France est mal vu. Ça veut dire que vous avez beaucoup de fric, et donc « gagné comment, hein ? Sur le dos des pauvres gens, sûrement ! » Ou alors ça veut dire que vous êtes sans ambition, que vous vous contentez « bêtement » de ce que vous avez. Ou encore que vous êtes un peu idiot, naïf, on vous fait gober n'importe quoi. Les gens « malins » sont pessimistes. Les gens « branchés » savent que tout va mal. Les gens « clairvoyants » le disent : « On va dans mur ! »

     

    Avec 10% de chômeurs, la France est dans la moyenne de l'Europe, et cela ne console pas pour autant les familles qui n'ont pas de quoi boucler la fin du mois. Mais ceux qui s'en réjouissent, c'est tous les oiseaux de mauvaise augure qui, sur le net, dans les radios, à la télé, ne cessent de montrer leur prétendue intelligence et leur autoproclamée compétence en annonçant le mur sur lequel on ne cesse d'aller se fracasser, le tunnel qui n'a pas de bout, le verre qui est plus à moitié vide qu'à moitié plein.

     

    Pourtant les Français déraillent et démentent les oiseaux de mauvaise augure : le moral des ménages en France a atteint son plus haut niveau depuis octobre 2007, 98 points.

     

    Le déficit de la Sécurité sociale sera inférieur de 600 millions d'euros par rapport aux prévisions initiales, soit 9,1 milliards d'euros. Ce chiffre, s'il se confirmait, serait inférieur de 1,6 milliard d'euros à celui relevé l'an passé.

     

    En un an, 159 600 postes ont été créés dans les secteurs marchands non agricoles, à fin mars, le plus haut niveau depuis début 2008. L'emploi a augmenté dans le secteur tertiaire, dans l'intérim et légèrement dans la construction, mais a reculé dans l'industrie.

     

    On ne peut pas dire pour autant que ça va bien. Les pessimistes ont, c'est Français, bien sûr raison. Mais oui, « ça va mieux » !

     

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    Le congrès des maires s”est ouvert mardi 31 mai à Paris. Leur président, François Baroin, ex-ministre du Budget de Sarko, ainsi que leur vice-président, André Laignel, ex-ministre PS, n”ont de cesse de dénoncer, avec, chaque soir à la télé, tel ou tel maire de petite ou moyenne ville « étranglé par la diminution des dotations de l'Etat », la politique de Hollande qui consisterait à faire supporter par les collectivités locales l'effort financier nécessaire au redressement de la situation de la dette publique en France. Ces hurlements ont aussi un autre but : tenter de faire oublier la hausse continue des dépenses des mairies, des départements et des régions, avec son corollaire, la flambée des divers impôts locaux.

     

    Or, on ne le dit pas, en onze ans, les effectifs de la fonction publique territoriale ont augmenté de 21 %, et cela même en tenant compte des effets de la décentralisation. Les dépenses de fonctionnement des collectivités locales ont été multipliées par trois sur la même période, et les intercommunalités, qui, grâce à la mutualisation des moyens, devaient permettre de générer des économies de personnel, se sont traduites, au contraire, par de nouvelles embauches. Le Monde et le Canard enchaîné rappellent ces vérités premières, qu'ils n'ont pas inventées, puisqu'ils citent un rapport de la Cour des Comptes.

     

    Alors les maires ont beau jeu de pleurnicher, de râler contre l'austérité soi-disant imposée par le gouvernement. Ils hurlent avec les loups, profitant de la chute de popularité du gouvernement, pour cacher, en fait, leur propre gestion calamiteuse !

     

     

     

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