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    Enfin deux signes encourageants !

    1. Depuis 2012, le déficit de la balance commerciale (exportations – importations) a diminué. Les importations sont restées stables (500 milliards d'euros en 2015 contre 509 en 2011), tandis que les exportations ont progressé (455 milliards contre 442)

    2. La croissance a été de 0,3% au quatrième trimestre 2015, alors qu'elle avait été nulle au deuxième trimestre. La production a augmenté de 0,4%.

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    Les délais de paiement entre entreprises sont, en principe, fixés par la loi. La règle générale est de 30 jours, qui peuvent être prolongés par un accord entre les deux parties à 45 ou 60 jours. Ces délais constituent de fait un crédit accordé par les fournisseurs à leurs clients.

     

    En réalité, seulement un tiers des entreprises respectent ces délais légaux, la plupart paient avec de 12 à 15 jours de retard. Mais, à ce petit jeu, tout le monde n'est pas égal. Un grand groupe trouvera facilement auprès des banques un relais pour attendre d'être payé, tandis qu'une entreprise moyenne ou petite se verra souvent refuser un crédit de trésorerie. La plupart des fournisseurs des grands groupes sont en fait des sous-traitants qui n'ont souvent qu'une seule grande entreprise comme client et sont donc totalement dépendants du grand groupe qui peut facilement leur imposer ses délais de paiement. Résultat : le retard des poids lourds de l'économie (Valeo, Bouygues Telecom, Numéricable, etc.) atteint 15 jours, tandis que la moyenne du retard pour les artisans est de 12 jours. « Les grands groupes se défaussent auprès de leurs fournisseurs ETI (Entreprises de taille intermédiaire), qui font de même avec les PME (Petites et moyennes entreprises). En bout de chaîne, les TPE n'ont personne contre qui se retourner », affirme M. Pelouzet, médiateur des entreprises.

     

    Or, il faut savoir que les retards de paiement sont responsables du quart des faillites d'entreprises en France, et donc des licenciements qui les accompagnent inévitablement.

     

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  • Voici un texte que j'ai écrit lors de la campagne de 2012. Je n'y changerais pas grand-chose aujourd'hui !


    François Hollande joue une partie difficile. D'un côté, il veut incarner l'espoir traditionnel des électeurs de gauche et des classes populaires : plus d'égalité, plus de libertés, plus de fraternité. D'un autre côté, il veut ne pas effrayer les électeurs de droite qui veulent plus de sécurité, plus de privilèges, plus d'argent. Le risque est évidemment de décevoir tout le monde. Certains se rangent alors derrière des candidats plus radicaux dont ils espèrent ne pas être déçus, Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly pour la gauche, Marine Le Pen pour la droite. Ceux-là se fichent de se concilier les voix de l'autre camp, ils prétendent appliquer intégralement et sans concession le programme dont ils savent qu'il séduit leurs électeurs. Alors, intégrisme ou compromis ?

    1- Le souhaitable
    Liberté, égalité, fraternité, c'est non seulement la devise de la République, c'est aussi ce qui paraît le plus souhaitable au plus grand nombre de Français. Evidemment, il y a des désaccords dès qu'il s'agit de définir un contenu précis, de prendre position sur un point particulier, mais, dans l'ensemble, presque tout le monde est d'accord, à part à l'extrême droite et dans certains milieux très religieux. Lorsqu'il y a divergence d'opinions, c'est la règle de la démocratie, on se rallie à l'intérêt général. Les banques sont bien gentilles, vive la liberté d'entreprendre et de gagner de l'argent, mais non aux abus et à la spéculation ! Elles doivent se soumettre à l'intérêt général ! Les grèvistes ont le droit de revendiquer des améliorations de salaires, mais non aux abus et à la prise d'otages des usagers ! Ils doivent se soumettre à l'intérêt général ! Les laboratoires pharmaceutiques et autres fabricants de prothèses ont le droit de fabriquer ce qu'ils veulent comme ils le veulent, mais non aux abus et à la mise en danger de la vie d 'autrui ! Ils doivent se soumettre à l'intérêt général ! Les patrons ont le droit de vouloir augmenter les profits de leurs actionnaires, mais non aux abus et aux licenciements non justifiés ! Ils doivent se soumettre à l'intérêt général !

    On rêve ainsi d'une société où chacun serait maintenu dans le droit chemin de l'intérêt général. Il faudrait un gouvernement soucieux de ce seul intérêt général et garant de son respect absolu. Un gouvernement honnête, égalitaire, à la fois libertaire et autoritaire ! Il devrait évidemment, ce gouvernement, mater ceux qui s'opposeraient à l'intérêt général, avoir les moyens et la volonté de les remettre dans le droit chemin.

    2- La réalité
    Plusieurs fois dans l'histoire, les peuples, en France et ailleurs, ont porté au pouvoir de tels gouvernements, des gouvernements composés d'hommes (rarement de femmes ...) idéalistes, honnêtes, convaincus, sans compromission. En 1789, les sans-culottes ont porté au pouvoir un gouvernement qui voulait sincèrement améliorer le sort du peuple et a, en effet, aboli les privilèges du clergé et de la noblesse, établi la liberté de culte et la liberté d'expression, établi plus d'égalité devant l'impôt, etc. Mais, quelques années plus tard, contraint de lutter contre les oppositions, un autre gouvernement s'est substitué au premier, celui de la Terreur, puis celui de Napoléon Bonaparte. La Révoluton libertaire a accouché d'un régime autoritaire ! En Russie, les révolutionnaires ont chassé le Tsar, sa police oppressive, ses nobles parasites et méprisants, etc. Puis, les tsars rouges, Lénine, Staline et leurs successeurs, prisonnieres d'une caste de bureaucrates profitant du système, ont instauré un nouveau régime autoritaire et exploitant les masses. L'histoire est connue. Les révolutions apportent de grands progrès immédiats, qui souvent perdurent et sont un acquis définitif, et ensuite, en butte aux réactions violentes des classes privilégiées, doivent constituer des régimes militaristes, autoritaires et inégalitaires. Le contraire de ce pour quoi les peuples les avaient faites, ces révolutions !

    3- Le possible
    On se souvient du slogan de Mai 68 : "Soyez réalistes, demandez l'impossible !". Il contient une part de vérité, c'est que l'excès de prudence conduit souvent à réduire tellement ses exigences, que celles-ci se vident de tout contenu et se résument à des rêves vagues, sans réalité. Il faut oser. Mais l'impossible, c'est aussi de réduire à rien l'opposition. On aura beau toujours scrupuleusement mettre en avant l'intérêt général, on ne fera pas taire les intérêts particuliers pour autant, ni ceux qui ont une autre conception de l'intérêt général. Il faut donc penser le possible. Je crois que c'est la méthode de François Hollande. Regardez ce qu'il a répondu à propos du nucléaire. D'un côté, les écologistes voulaient imposer l'adoption du voeu de "sortir du nucléaire", c'est-à-dire de se passer complètement de l'énergie nucléaire. De l'autre, les industriels et les ouvriers du nucléaire voulaient évidemment que l'on maintienne la forte production d'énergie nucléaire. Le compromis bête aurait été de dire : "on va couper la poire en deux" : réduire un peu le nucléaire, mais en faire encore beaucoup ! C'était l'assurance de décevoir tout le monde ! Hollande a eu, il me semble une autre démarche : 1/ reconnaître que le souhaitable était de ne plus s'exposer au risque des accidents nucléaires ; 2/ évaluer ce qu'il est possible, raisonnablement, de faire en cinq ans (durée de la législature et du mandat présidentiel : inutile de rêver au-delà) ; à partir de là, le chemin se trace de lui-même : on réduit autant qu'il est possible, sachant que conserver le nucléaire en le sécurisant coûtera très cher et que le réduire en fermant des centrales coûtera également très cher ! Inutile de chercher des divergences artificielles sur l'impossible, rejoignons-nous sur le possible !

    La France, après la révolte populaire de la Commune, a construit un régime parlementaire que tout le monde critique et renierait aujourd'hui, la Troisième République. Régime de partis, de compromis, voire de compromissions et de scandales, mais régime où les politiciens honnêtes cherchaient toujours la voie du possible. Elle a quand même duré presque 70 ans, survécu à la Première Guere mondiale, à plusieurs scandales politiques, à des émeutes fascistes, et nous a donné les lois sur la liberté de la presse, sur l'éducation obligatoire, sur l'école publique laïque et gratuite, sur la séparation des églises et de l' Etat, sur la durée du travail, sur les congés payés, etc., qui constituent le socle de la République à laquelle la majorité des Français, gauche et droite confondues, sont attachés. Alors, la voie du possible, évidemment, ça fait moins rêver que les grandes déclarations tonitruantes, mais je trouve que ce n'est pas si mal que ça !

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    En même temps que Robert Badinter présente le rapport de sa commission sur le Code du travail, les agriculteurs, principalement les éleveurs de vaches, de porcs et de canards, et les chauffeurs de taxi protestent contre leur situation. Ils ne demandent pas d'aide, ils demandent une rémunération décente de leur travail. Les taxis ont emprunté pour acheter leur licence, les agriculteurs ont emprunté pour acheter leur matériel, moderniser leur installation, les taxis doivent payer leurs charges, les frais de leur véhicule, les agriculteurs doivent payer la nourriture des bêtes, les assurances, les loyers. Les uns comme les autres, à la fin du compte, ont plus de charges que de recettes. Pas besoin d'être expert comptable ou spécialiste des finances pour comprendre qu'ils ne peuvent vivre ni survivre dans ces conditions.

     

    Dans son rapport, qui fixe les « principes essentiels du droit du travail », Robert Badinter énonce notamment : « Tout salarié a droit à une rémunération lui assurant des conditions de vie dignes » et « un salaire minimum est fixé par la loi ». Au passage, ce droit était déjà énoncé dans la Déclaration des droits de l'Homme (article 28 : « Hommes et femmes ont droit à une juste rémunération selon la qualité et la quantité de leur travail, en tout cas, aux ressources nécessaires pour vivre dignement, eux et leur famille. »). La Déclaration des droit de l'Homme va donc plus loin que le rapport Badinter, puisqu'elle n'est pas limitée au travail salarié, et que ce droit à une vie digne est étendu à la famille du travailleur. Prétendre que taxis et agriculteurs sont des entrepreneurs libres et non des salariés, et ne relèvent donc pas du droit du travail, est à la fois inexact car la plupart sont dans une situation de subordination de fait (aux coopératives, aux banques, …) et inégalitaire car on ne voit pas pourquoi un droit reconnu dans la Déclaration des droits de l'Homme ne s'appliquerait qu'à une catégorie particulière de travailleurs, les salariés. Le droit du travail, il me semble, devrait être le droit de tous ceux qui travaillent.

     

    J'ignore quelle est la bonne solution économique de la situation des taxis et des agriculteurs, entre la compétition économique, qui les condamne, et le bien public, auquel ils contribuent indiscutablement, mais il me semble qu'ils sont, de toute façon qu'on prenne le problème, victime d'un déni de droit, celui de vivre dignement de son travail.

    Bonnes vacances, si vous partez !

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  • Google et nous

     

    Voila quelque temps que je suis anti-Googlien. Un article de Charles Cuvelliez, dans Le Monde du 28 janvier dernier me conforte dans cette position. Il y rapporte une étude américaine selon laquelle le rang dans les citations du moteur de recherche de Google influence le choix des électeurs, du moins de ceux qui n'ont pas un choix politique préalable bien fixé. L'étude porte sur des résultats d'enquête aux Etats-Unis, et sur une expérimentation avec groupe témoin lors des dernières élections en Inde. Narenda Mori, le vainqueur surprise des élections, avait dominé le classement Google avec une présence de 25% supérieure à celle de ses concurrents.

     

    Deux faits sont indiscutables : 1/ sur n'importe quelle liste, le premier et le dernier ont toujours plus de chances d'être mémorisés que les autres items ; 2/ Google ordonne les résultats du moteur de recherche en fonction du nombre de clics qu'il y a eu sur chacun d'entre eux. Autrement dit, la « popularité » d'un item est cumulative, fait boule de neige. Google oriente donc vers ce qui est déjà connu, vers ce qui est majoritaire. C'est un facteur de conformisme social.

     

    Charles Cuvellier nous prévient : « Google n'est pas un média comme les autres. L'accès des candidats aux médias lors d'élections est transparent et mesurable: nous pouvons nous rendre compte que tel ou tel est plus favorisé à l'antenne. Et si Fox News provoque un biais, il n'y a heureusement pas que Fox News comme chaîne de télévision. En revanche, combien d'entre nous, en Europe, utilisent un autre outil de recherche que Google? Comment se rendre compte qu'un tel outil fait apparaître d'abord un candidat plutôt qu'un autre si on ne peut le comparer avec un autre? Pis, alors que les auteurs de l'étude ont fait comprendre indirectement par des allusions et des questions aux participants que le rang pouvait influencer leur choix, cela n'a pas altéré leur jugement et leur préférence, qui sont restés liés au classement. »

     

    Sans parler de manipulation volontaire de la part du géant de l'informatique, comment ne pas s'inquiéter de l'uniformisation de la pensée qu'il favorise donc inévitablement ?

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